L'objectif du semis d'une culture piège à nitrates au CIPAN entre deux cultures est la captation de l'azote sous forme de nitrates, pour éviter la pollution qu'il engendre dans les eaux de surface et les eaux souterraines en période hivernale. La culture peut être implantée seule ou en mélange (graminée / légumineuse par exemple). Une bonne culture piège à nitrates détient aussi d'autres avantages agronomiques intéressants pour une exploitation agricole.
La réduction du lessivage des nitrates par rapport à un sol nu
Après la récolte, l'azote contenu dans les sols sous forme minérale est entraîné en profondeur, sous l'effet de la lixiviation. Il est présent sous forme de nitrates, un ion très soluble dans l'eau, forme d'absorption préférentielle de l'azote par les végétaux. Pour éviter son infiltration, les pertes en profondeur et la pollution qui en résulte, il est possible d'implanter des cultures intermédiaires. Elles sont semées après la récolte et se développent en puisant cet engrais minéral disponible. Les données de la littérature scientifique à ce sujet sont formelles : la réduction de la teneur en nitrates dans les eaux de drainage de parcelles implantées avec des CIPAN est généralement supérieure à 50% par rapport à des situations de sols nus. Elle est même de plus de 75% pour des situations dites "pluvieuses".
Le lessivage est un abus de langage : il désigne l'entrainement en profondeur des éléments non solubles. Les nitrates sont des ions solubles, on parle plutôt de lixiviation.
Les cultures intermédiaires piège à nitrates, une réserve d'azote
Les résidus laissés au sol, parfois broyés, restituent une certaine quantité d'azote dans la parcelle. La prise en compte de sa minéralisation peut diminuer fortement les apports supplémentaires de fertilisation minérale. Les avantages économiques sont évidents pour la culture suivante. On qualifie cet effet d'"engrais vert". Attention, toutefois, car la restitution dépend de certaines espèces implantées (notamment si les légumineuses y sont présentes) et de leur rapport C/N. Si ce dernier est trop élevé, cela peut même entraîner une faim d'azote, c'est-à-dire un besoin d'azote du sol pour décomposer les résidus lignifiés.
L'amélioration de la structure du sol par les couverts intermédiaires
L'implantation d'une couverture hivernale et son développement a un effet positif sur la structuration du sol. Elle protège de la battance et diminue les phénomènes d'érosion. Le développement racinaire des CIPAN favorise la portance du sol. La matière organique apportée lors de la destruction du couvert végétal enrichit le sol en humus et améliore l'activité biologique des sols.
L'augmentation de la biodiversité de la microfaune, de la macrofaune, des insectes ou de la faune sauvage est l'une des conséquences positives de l'implantation des CIPAN.
Les CIPAN : un effet rotation sur la protection des cultures
En alternant les familles de végétaux présent comme CIPAN et en évitant de choisir les mêmes familles que les cultures de ventes précédentes ou suivantes dans les rotations, il est possible de lutter contre les ravageurs. La moutarde (crucifère) constitue un bon exemple contre les nématodes. La phacélie (hydrophyllacées) est aussi une bonne alternative, car sa famille n'appartient à aucune des cultures de ventes généralement implantées.
Semer une culture intermédiaire piège à nitrates pour lutter contre les adventices
Tout comme l'effet ravageurs, le fait d'implanter des couverts différents des cultures de rente peut limiter le développement de certaines adventices. La CIPAN peut limiter le salissement des parcelles par effet de compétition.
Le semis d'une CIPAN peut aussi servir comme culture dérobée pour apporter un fourrage complémentaire au troupeau
Sources : https://www.inrae.fr/sites/default/files/pdf/85ababf4ac687177250d3d9a5a1b7de9.pdf - https://agriculture-de-conservation.com/IMG/pdf/couverts_wallonie.pdf - https://www.protecteau.be/sites/default/files/uploads/MAG/mag01.pdf
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