Quelle est la différence entre une culture intermédiaire piège à nitrates et une culture dérobée ?

CIPAN / dérobée : un piège à nitrates, mais une valorisation différente des intercultures

En agriculture, une CIPAN sert à capter l'azote dans la solution du sol et donc à éviter les fuites de nitrates. Une dérobée peut servir ces mêmes fins. Mais elle est caractérisée par une valorisation spécifique du couvert végétal, une fois celui-ci développé. 
La culture dérobée est destinée à être exportée de la parcelle, quand la CIPAN peut y être laissée, ou incorporée au sol, et servir comme engrais vert par la suite.

La dérobée est utilisé au choix pour : 

• L'Affouragement du troupeau. Dans ce cas, elle est fauchée, mise en balle, voire ensilée. Elle peut être distribuée tout de suite, en vert, séchée en foin, ou une fois fermentée (enrubanné ou silo).
• Le pâturage. Les animaux sont amenés sur la parcelle et broutent la culture.
• L'alimentation d'un méthaniseur. Elle est alors appelée Culture Intermédiaire à Vocation Energétique ou CIVE. Dans ce cas, elle est exportée en plante entière une fois fauchée et mise en silo. Le produit alimente des unités de méthanisation pour produire du gaz (méthane, CO2), de l'électricité ou de la chaleur.

Graminées, légumineuses,...quels couverts implanter avant une culture de printemps ou d'hiver ?

Si le couvert est utilisé pour être exporté en tant que culture dérobée, le choix des espèces se fait sur leur capacité à produire beaucoup de biomasse, ainsi que sur des critères nutritionnels ou méthanogènes. 
Si la dérobée est utilisée pour affourager les animaux, l'exploitant agricole peut choisir des variétés comme le colza fourrager, le sorgho ou l'avoine. S'il choisit le sarrasin, il exporte alors les graines pour l'affouragement. 

Si la culture est utilisée pour alimenter un méthaniseur, le producteur peut choisir entre : 

• Implanter une culture seule parmi : avoine de printemps, colza fourrager, maïs, millet jaune, moha fourrager, moutarde blanche, navet, navette, niger, orge de printemps, radis fourrager ou sarrasin.  
• Implanter un mélange de couvert comme : avoine / phacélie ou avoine / vesce ou moha / trèfle.

Les cultures intermédiaires en dérobée : atouts et contraintes 

Les intercultures en dérobée permettent la fourniture d'un fourrage sans compétition avec une culture principale. Le semis et le développement du couvert se fait lors d'une période creuse où le sol serait nu. Le gain de production est intéressant et ne nécessite pas d'augmenter la surface. Il sécurise également le système fourrager dans un contexte d'aléas climatiques. Dans le cas de la production de biomasse pour un méthaniseur, elle contribue à la production d'énergie locale sans compétition avec la production alimentaire.

La dérobée peut aussi piéger les nitrates pour peu que la culture soit bien choisie. Mais elle ne sert pas à la fertilisation de la culture suivante, puisqu'elle est exportée. L'azote capturé n'est pas restitué au sol. Pour qu'elle soit avantageuse, l'implantation de la culture dérobée doit être réfléchie pour être économe en charges.

Sources: 

• https://hautsdefrance.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Hauts-de-France/029_Inst-Hauts-de-France/Techniques-et-productions/Cultures/herbe/guide_cultures_derobees.pdf  
• http://www.agro-transfert-rt.org/wp-content/uploads/2016/02/OPTABIOM_Bien_choisir_ses_cultures_d%C3%A9rob%C3%A9es.pdf