mixture of cover crops in the spring

Il est possible d'implanter des espèces seules ou en mélange dans son couvert intermédiaire piège à nitrates. La mixité des espèces est pertinente à bien des égards. Définition, avantages et exemples de mélanges performants du point de vue agronomique.

Bénéficier des atouts de chaque espèce grâce à la valorisation d'un mélange en CIPAN

Un mélange d'espèces peut être bénéfique comme couvert intermédiaire, car il combine les atouts de chaque espèce. Chacune se définit par des caractéristiques différentes en termes de germination, de développement, de sensibilité à la lumière ou d'absorption de l'eau et des nutriments. Les combiner augmente les chances de développement d'une couverture végétale à même de couvrir tout le sol. Elle sécurise aussi l'établissement d'un couvert dans un contexte d'aléa climatique soutenu ces dernières années. La production de biomasse est favorisée par une concurrence entre les espèces. Cette même concurrence limite les risques de salissement de la parcelle concernant les adventices. Elle diminue aussi le risque de ravageurs monoespèces qui pourraient endommager une culture intermédiaire menée en monoculture.

Le mélange favorise aussi une meilleure structure du sol. Les profils racinaires différents explorent le sol à diverses profondeurs et d'une manière plus complète. Il a aussi parfois l'avantage de réduire le coût des semences en diluant les tarifs des semences élevées avec celui des semences moins chers.

Privilégier l'implantation d'une légumineuse en mélange dans la culture intermédiaire

D'un point de vue agronomique, l'implantation d'une légumineuse seule est possible en termes de CIPAN et pour piéger l'azote du sol. Il est toutefois conseillé de limiter son introduction à 75% du couvert. Son action reste moindre que d'autres espèces sur la fixation des nitrates, mais elle permet le relarguage d'azote sur la culture suivante dans la rotation. Son semis est souvent réalisé en mélange dans le couvert piège à nitrates. Physiologiquement, elle capte l'azote du sol au début de son cycle, mais se nourrit ensuite grâce à l'azote atmosphérique, laissant cette ressource importante au développement des autres espèces. Les légumineuses sont aussi des cultures productrices d'une forte biomasse. 

mélange de cultures de couverts au printemps

Sur quels critères agronomiques associer les cultures en mélange dans le couvert piège à nitrates

Pour développer un mélange intéressant, il est utile de réfléchir à l'objectif recherché pour se fixer des critères de choix des espèces. 

  • S'il s'agit de la restructuration du sol, il faut associer des espèces à systèmes racinaires complémentaires. 
  • S'il s'agit de limiter la fuite des nitrates, et également de servir comme engrais vert, un mélange associant graminées et légumineuse est tout à fait pertinent.

Il est aussi possible de remplacer les graminées par des crucifères. Elles auront l'avantage de mieux couvrir le sol.

Dans tous les cas, le mélange doit se réfléchir pour éviter les risques parasitaires.
Pour le semis du couvert, attention à prendre en compte la taille des graines et leur densité. Souvent, les légumineuses sont plus grosses et nécessitent d'être semées plus profondément. Le mélange féverole - moutarde peut se faire en deux temps : au semoir pour la féverole et à l'aide d'un épandeur pour les petites graines de moutarde.

Exemples de mélanges : 

  • avoine et vesce de printemps 
  • navette d'hiver et seigle
  • trèfle incarnat et ray grass d'Italie
  • moutarde et trèfle
  • vesce, trèfle et phacélie
  • vesce,avoine et phacélie
  • triticale, navette
  • avoine et radis chinois
  • trèfle, moutarde, phacélie

 

 

Sources : https://www.itab.asso.fr/downloads/com-agro/agro-cahier-couverts-vgtx.pdf - https://pointaccueilbio-hdf.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Auvergne-Rhone-Alpes/guide_couvert_vegetaux_janv_2017.pdf