Quand implanter un couvert en tant que CIPAN ?
Le développement du couvert en CIPAN se fait en interculture d'automne. Le semis doit se faire le plus tôt possible pour profiter au mieux des températures encore clémentes et obtenir une biomasse conséquente, la plus à même de fixer l'azote. Attention cependant à éviter les montées à graines si l'introduction a été est réalisée trop tôt (exemple : moutarde). Les semis les plus précoces sont pertinents pour les espèces les plus exigeantes en termes de lumière et de chaleur. Semer à partir de mi-août permet de réaliser avant quelques travaux du sol pour un meilleur contact sol / graine.
En pratique, vous pouvez semer le couvert :
- Précocement, tout de suite après la moisson de la culture précédente, jusqu'à mi-août. Les semis très précoces sont possibles pour : moha, sarrrasin, trèfle, lentille, pois, vesce, seigle, navette, féverole, sorgho
- De façon intermédiaire entre mi-aout et fin août : colza, radis, phacélie, avoine, ray-grass.
- Tardivement à partir de fin août et jusqu'à mi-septembre : moutarde.
Attention aux problèmes de rémanences des produits phytosanitaires dans le cas de la levée du couvert pour certaines espèces (exemple des sulfonylurées sur les crucifères ou les légumineuses).
"Règlementairement, il existe des dates d'implantation obligatoires dans certaines régions. Elles peuvent aussi dépendre d'un délai après récolte"
Comment implanter une CIPAN : les possibilités de semis
Les techniques d'implantation dépendent des espèces choisies. Certaines cultures sont ainsi plus exigeantes que d'autres. Cela entraîne forcément des techniques de semis et l'utilisation de machines différentes.
Les cultures à faibles exigences comme l'avoine ou la moutarde peuvent se contenter d'un semis à la volée. Celles avec des exigences moyennes, telles que la vesce ou le seigle, peuvent être semées avec un semoir sur déchaumeur. Par contre, d'autres espèces doivent être semées en ligne classiquement ou en semis direct.
Pour un mélange de couverts avec des espèces à taille de graines différentes, il est possible de semer en deux temps. Une moutarde sera ainsi semée à la volée, tandis que la féverole, qui détient des grosses graines et a des besoins plus importants sera semée en ligne.
Comment détruire les CIPAN ?
La facilité de destruction des CIPAN est fonction de leur sensibilité aux techniques, mais aussi des outils à disposition sur l'exploitation :
- La destruction de certaines espèces peut être facile grâce au gel, si elles sont très sensibles, comme la vesce qui gèle à 0°C. Un broyage est parfois pertinent si la biomasse est très importante. Il permet une décomposition plus rapide des végétaux.
- Le broyage des couverts est possible et parfois suivi d'un déchaumage ou d'un enfouissement avant le semis. Le rouleau hacheur peut avoir le même effet. Les repousses de graminées sont courantes. Cette technique est donc moins intéressante pour cette famille de végétaux.
- Déchaumer permet à la fois de détruire le couvert et de travailler le sol superficiellement pour l'implantation de la culture suivante, voire pour le faux-semis et la lutte contre les adventices.
- Le labour. Attention à retirer les rasettes pour ne pas enfouir les résidus en fond de raie. Le broyage reste très pertinent en cas de forte biomasse pour une décomposition plus rapide.
- La destruction chimique est très courante également (exemple : glyphosate + 2,4D).
"Attention, la destruction de la CIPAN s'opère aussi dans un cadre réglementaire local qu'il convient de connaître"