Choisir les espèces adaptées en fonction de leur date de semis
Les périodes de semis des couverts doivent être choisis le plus tôt possible après la récolte de la culture précédente. L'objectif est de leur laisser le temps de se développer pour produire toute la biomasse possible. Ce n'est qu'à cette condition qu'ils pourront vraiment apporter tous les avantages agronomiques recherchés (pièges à nitrate, apport de matière organique, effets sur la structure du sol ou relargage de l'azote lors de la destruction,...).
Le semis post moisson, avant le 15 août, est possible pour la majorité des espèces de couverts (avoine, moha, ray gras, colza, radis, légumineuses,...). Certains couverts doivent être implantés nécessairement à ce moment-là, comme le moha, le nyger ou le sarrasin. C'est aussi souvent le cas pour certaines vesces, trèfles et la lentille, et dans une moindre mesure, le tournesol ou la gesse. Il existe tout de même un risque de stress hydrique et thermique pour ces végétaux, fonction des conditions pédoclimatiques de la zone en fin d'été. Les moutardes blanches et le lin préfèrent une implantation plus tardive, mi-août à début septembre. Si elle a lieu à une date ultérieure, il vaut mieux privilégier l'avoine, le ray gras d'Italie (RGI), le seigle ou la navette fourragère, mais sans garantie sur un développement correct, vu la limitation des sommes de températures disponibles en entrée d'hiver.
Les questions à se poser pour choisir son couvert végétal
Vous pouvez vous aider d'une grille d'aide à la décision, en tenant en compte des éléments cités plus haut.
Demandez-vous d'abord si le couvert doit servir à des fins alimentaires, pour votre troupeau. Si la réponse est oui, quand avez-vous besoin de ce fourrage ? Si c'est pour le début de l'hiver, et dans le cas d'un pâturage, optez plutôt pour le chou ou le colza fourrager, voire le RGI. Dans le cas d'une fauche, optez pour l'avoine diploïde, le seigle ou le triticale + vesce, ainsi que le RGI.
S'il est nécessaire au printemps suivant, vous pouvez faucher ou ensiler plus facilement des mélanges type avoine, triticale ou seigle + protéagineux, voire trèfle incarnat. Le mélange RGI + trèfle incarnat donne aussi de bons résultats, avec peu d'apports d'effluents.
Lorsque vous ne détenez pas d'élevage, ou que vous ne faites pas de vente de fourrage, partez plutôt sur une réflexion prenant en compte la culture suivante. Si vous avez pour objectif de semer une céréale d'hiver, optez pour de la moutarde, de la phacélie, du sarrasin,...Si vous souhaitez semer un maïs, des crucifères, des graminées ou une phacélie iront très bien. Dans le cas d'un tournesol, optez pour la phacélie, le sarrasin, l'avoine ou le seigle. Si vous implantez une betterave, une phacélie ou un sarrasin seront aussi pertinents. Ces exemples ne sont exhaustifs. De nombreuses aides à la composition des couverts sont disponibles auprès de différents organismes locaux et nationaux.
Le mode de semis ainsi que le mode de destruction (broyage, travail du sol, désherbage,...) avant la culture suivante peuvent aussi être un critère de décision important pour le choix de certaines espèces. Ces sujets complexes sont traités dans d'autres articles.
Sources :
https://www.arvalis.fr/infos-techniques/quelques-elements-cles-pour-reussir-son-couvert
https://pays-de-la-loire.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Pays_de_la_Loire/2014/2014_cultures_intermediaires_interculture_longue.pdf