Le strip-till est une technique de travail du sol simplifié de la bande de semis, sans labour, aussi employée en agriculture de conservation. Elle se pratique à l'aide d'outils en solo ou combiné, équipés d'éléments souvent modulables en termes d'écartement (45 à 80 cm). Cette technique conserve les avantages du semis direct et du labour en termes de réchauffement du sol, d'humidité, de structure de sol et de portance. La gestion des couverts végétaux et des résidus de cultures en inter-rang y tient une grande place. Présentation de l'outil et des bonnes pratiques.
Composition d'un strip till avec fertilisation localisée sur la future ligne de semis
Les cultures de maïs grain ou ensilage, tournesol, betteraves, sorgho, mais aussi le colza peuvent être implantées à partir d'un itinéraire technique basé sur le strip-till.
Schématiquement, on peut décrire l'outil de strip-till, d'avant en arrière avec :
- Un élément de suivi du sol.
- Un disque ouvreur.
- Un chasse-débris.
- Un élément de fertilisation localisée de l'engrais azoté.
- Une dent fissurante et ameublissante.
- Des disques déflecteurs.
- Des roues de rappui.
Les réglages : profondeur de travail du sol et type de sol
Strip-tiller en terres lourdes ou sols argileux
Les bonnes conditions de passage se font en automne :
- Soit en septembre ou octobre lorsque le sol est ressuyé, après récolte d'été.
- Soit en octobre ou novembre après récolte tardive, même sur sol gelé, pour le fissurer.
Le travail se fait alors en profondeur (20 à 30 cm), avec une fertilisation de fond éventuelle, à une vitesse de 6 à 10 km/h. L'objectif est la création d'un billon de 5 à 10 cm de hauteur. Il se raffermira par l'action du climat hivernal.
Pour préparer le lit de semences et obtenir une terre fine, une seconde opération sera nécessaire pour travailler le sol entre les rangs. C'est une technique aussi être appelée reprise de printemps pour les cultures de l'année suivante. Dans ce cas, elle se fera de 7 jours à 45 jours, c'est-à-dire quelques jours avant le semis. Le strip-till permet un travail superficiel (5 à 15 cm) pour conserver l'humidité dans le profil, à une vitesse de 8 à 12 km/h. La fertilisation en NPK est pertinente. Des oligoéléments peuvent être ajoutés également pour éviter les carences ou les compenser (Mg, S, B, Zn, Silice).
Gérer la bande travaillée en terres légères
Un seul passage est nécessaire. Les techniques culturales simplifiées pour l'implantation s'apparentent à celles décrites pour la reprise de printemps des terres lourdes, quelques jours avant de semer.
Techniques du strip till pour les cultures d'été
Le passage du strip-till se fait à l'automne juste après la récolte ou juste avant le semis. Le technique consiste en un travail profond de 15 à 20 cm, avec éventuellement une fertilisation de fond, à une vitesse de 8 à 12 km/h. L'objectif est de créer une butte de 4-5 cm au-dessus du sol. Elle se tassera suite aux précipitations et au passage du semoir.
Conseils agronomiques pour l'implantation
- Manque d'adhérence en hiver : attention à la vitesse pour ne pas créer de surfaces compactées.
- Travailler uniquement si les conditions sont bonnes, par sol ressuyé pour éviter de créer des semelles de labour ou des lissages, surtout à l'automne dans des terres argileuses.
- Gérer les résidus végétaux et de matière organique de manière à les répartir sur la surface (éparpilleur de menu paille, herses,...).